Par Cabiratou OGOUBIYI, Donald V. B. CHAOU & Dodji AMOUZOUVI
Résumé
La longue histoire des femmes dans le processus d’autonomisation s’est souvent heurtée à des considérations/exigences sociales complexes. Ainsi, le statut de Iyawo, pour ainsi désigner la « femme mariée et mère au foyer » en milieu socioculturel yorouba de Kétou, obéit à différents itinéraires de socialisation. Pour de nombreux africains, la femme constitue le sexe faible qu’il faut secourir par des initiatives financières d’autonomisation, en l’occurrence les micro-crédits. Dans une telle perspective mue par des activités génératrices de revenus, la femme de Kétou s’appuie sur desschèmes et autres préceptes issus de son héritage culturel pour assurer l’harmonie conjugale puis sociétale.
Mais au Bénin, spécifiquement dans un environnement socioculturel caractérisé par la récurrence de certaines pratiques rituelles et des discours à connotation cultuelle, où est conféré à la gent masculine le pouvoir de décision sur tout, une polémique est entretenue autour de la question de l’autonomisation financière de la femme. Dans une démarche croisée faite d’analyse documentaire, d’entrevues et d’observation participante, le présent article s’appuie sur l’interactionnisme symbolique de Le Breton (2004) pour cerner le sens des discours et pratiques liés à l’autonomisation de la femme de Kétou.
Il vise à décrire et analyser la trajectoire sociale des Iyawo de Kétou dans
l’espace religieux tant endogène (vodun) que christianisé.
Mots clés : Iyawo ; femme ; autonomisation ; héritage culturel ; Kétou.