Par Natéwindé SAWADOGO
Résumé
Les transformations profondes des sociétés africaines confrontent l’anthropologie à son passé, mais surtout à son avenir. Dans le domaine
de la santé, si les usages sociaux de la maladie dans les sociétés
lignagères et leurs conséquences sur l’écologie des soignants ont été
largement étudiés, à l’inverse, les conséquences des transformations
actuelles de ces sociétés sur ces usages et leurs conséquences
professionnelles restent encore à explorer. A partir d’une étude de cas
sur la santé de l’enfant dans un village du Burkina Faso, utilisant
divers méthodes qualitative, dont des entretiens non-directifs réalisés
réalisé sur 45 participants, cet article soutient la nécessité d’un
nouveau départ pour l’anthropologie de la santé. Il ressort en effet de
cette recherche que les formes sociales anciennes et les cadres sociaux
qui structuraient l’interprétation de la maladie en général et celle de
l’enfant en particulier se sont modifiés, libérant ainsi les modes de mise
en sens des désordres biologiques et sociales. Désormais, la persistance
de cadres sociaux anciens ne saurait prévaloir devant les contraintes
du système de santé à fournir des soins adaptés et accessibles à la
population. Même lorsque des cadres sociaux anciens continuent
d’intervenir, c’est en relation avec le système de santé moderne que l’on
doit les interpréter.
Mots-clés : Anthropologie, Systèmes de santé, santé publique, transition,
enfant, Burkina Faso